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Physiologiques

La laryngectomie totale entraîne des modifications physiologiques importantes et définitives des 3 fonctions principales qui étaient organisées au niveau du larynx : la respiration, la déglutition et la phonation.

La respiration

Avant-Apres la respiration

Tous droits réservés © LaryLortho.com
Illustrations : Charlotte Lamy – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Après la laryngectomie totale, la respiration ne se fait plus par les voies naturelles mais par le nouvel orifice qui se trouve au niveau de cou : l’air ne passe plus par la bouche ni par le nez mais par le trachéostome.

Cette modification du trajet respiratoire fragilise la fonction respiratoire. Le fait que l’air ne passe plus par les fosses nasales et le pharynx entraîne en effet :

  • La perte de la filtration de l’air inspiré
  • La perte du réchauffement de l’air inspiré
  • La perte de l’humidification de l’air inspiré

Il est donc vivement conseillé de porter un système de réhabilitation pulmonaire (nez artificiel) pour protéger les voies respiratoires et éviter les infections pulmonaires.

La déglutition

la-deglutition-avant-apres-operation

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Illustrations : Charlotte Lamy – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Après la laryngectomie totale, la bouche est directement reliée à l’estomac : il n’est donc plus  possible de faire une fausse route (avaler de travers).

Si le trajet de la déglutition n’est pas perturbé après l’intervention, la fonction de déglutition en elle-même est forcément modifiée à cause des bouleversements anatomiques engendrés par la laryngectomie totale. La perte du larynx et de son mouvement d’ascension-antériorisation lors de la déglutition entraîne en effet une diminution de la force de propulsion orale : la déglutition après laryngectomie totale demande donc plus de force pour envoyer le bol alimentaire dans l’œsophage.

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Même si les fausses routes sont désormais impossibles, le patient peut quand même rencontrer des troubles dysphagiques (difficultés pour avaler) pour plusieurs raisons :

  • L’anatomie : une sténose (rétrécissement) œsophagienne ou une rigidité de l’œsophage peuvent apparaître suite à l’intervention ou à cause de la radiothérapie.
  • La radiothérapie: elle diminue plus ou moins la production de salive en fonction des patients (hyposialie voire asialie) et rend la déglutition plus difficile du fait du manque d’insalivation du bol alimentaire qui « glisse » moins lorsque l’on avale.
  • La dentition : les dents et les gencives: peuvent être fragilisées à cause de la radiothérapie, ce qui rend difficile la déglutition. Dans certains cas, le patient a également dû subir une avulsion dentaire (extraction de dents) partielle ou totale lors de la chirurgie pour éviter le risque de développer des complications si une radiothérapie est complémentaire est envisagée. Cela rend difficile la mastication et le patient doit donc mixer ou mouliner ses repas.

Selon les cas, les textures de l’alimentation devront donc être adaptées par l’orthophoniste pour faciliter la déglutition après la laryngectomie totale.

Dans les premiers temps après l’opération, le patient sera alimenté par sonde naso-gastrique (SNG). Cette situation n’est que provisoire, en attendant que l’œsophage soit totalement cicatrisé.

Pour vérifier s’il peut se réalimenter normalement, un test au bleu de méthylène est effectué environ 8 à 10 jours après l’opération, le plus souvent par l’orthophoniste du service. Il consiste simplement à faire boire au patient un peu d’eau mélangée à du liquide bleuté Si aucune fuite n’est observée lors de la déglutition du liquide, c’est le signe que la cicatrisation est terminée et que l’œsophage est bien étanche. La sonde pourra donc être retirée et le patient pourra commencer à se réalimenter progressivement par la bouche.

Généralement, il n’y a pas de difficulté à retourner vers une alimentation orale. Mais il peut parfois arriver que certaines personnes ne parviennent pas à retrouver une alimentation normale.

La phonation

Les voix de remplacement

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Illustrations : Charlotte Lamy – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Après la laryngectomie totale, il n’y a plus de cordes vocales puisque le larynx qui les contenait a été enlevé. Le patient n’a donc plus la possibilité de produire de la voix.

N’hésitez pas à aller voir le larynx 

S’il ne peut plus parler comme avant, ce n’est pas pour autant qu’il ne peut plus communiquer. Dans les premiers temps, il peut utiliser d’autres moyens :

  • La voix chuchotée (avec l’air contenu dans la bouche)
  • Les gestes
  • Les mimiques faciales
  • L’écriture (sur une ardoise, une « ardoise magique » ou encore sur un calepin)

Par la suite, après son hospitalisation, il pourra apprendre à parler avec une ou plusieurs voix de remplacement grâce à une rééducation orthophonique.

On distingue 3 voix de substitution :

  • La voix oro-oesphagienne
  • La voix trachéo-oesphagienne (si le patient est porteur d’un implant phonatoire)
  • La voix prothétique (si le patient utilise un laryngophone)

N’hésitez pas à aller voir le suivi orthophonique et les nouvelles voix