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Après l’opération

Après l’opération, le patient se réveille en salle de réveil, puis il sera ramené dans sa chambre d’hôpital.

A son réveil, il aura différents équipements.

L’équipement post-opératoire

Une canule

Elle est insérée dans le trachéostome pour le maintenir ouvert. C’est elle qui permettra de stabiliser son calibre d’ouverture.

Si le patient est porteur d’un implant phonatoire, elle sera munie de petits trous pour laisser passer l’air pulmonaire dans l’implant : on dit alors qu’elle est « fenêtrée ».

Les canules

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Illustrations : Charlotte lamy – Conception Graphique : Anaïs Idriss

 Au début, pour que la canule tienne bien en place dans le trachéostome, il y a toujours un collier qui l’accompagne. Il sert d’attache-canule.

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Photographies
: Hélène Bordelot – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Par la suite, lorsque la cicatrisation de la peau au niveau du cou le permettra (donc jamais pendant un traitement de radiothérapie), le patient pourra mettre une canule sans collier, moins voyante, qui tiendra grâce à un adhésif qui fait partie d’un dispositif particulier. Il s’agit des systèmes de réhabilitation pulmonaire HME Provox® de chez Atos Medical ou ECH Cyranose® de chez Ceredas. Ces systèmes sont compatibles à la fois avec des canules spécifiques si le patient en a encore besoin et sans canule lorsqu’il peut s’en passer définitivement.

N’hésitez pas à aller voir les systèmes HME Provox® et ECH Cyranose®

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: Hélène Bordelot – Illustrations : Charlotte Lamy – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Pendant au moins les 6 premiers mois, le patient devra garder la canule nuit et jour pour s’assurer de la cicatrisation et du calibrage du trachéostome. Cela évite qu’il rétrécisse ou ne se referme. Mais ce temps varie selon les patients et certains peuvent même garder une canule à vie. C’est pourquoi seul le chirurgien est ORL est apte à donner l’accord de commencer à s’en passer la journée. Cet avis est indispensable.

N’hésitez pas à aller voir le sevrage de la canule

Un pansement compressif et des drains aspiratifs 

Ils seront nécessaires pendant quelques jours. Le pansement est refait tous les 1 à 2 jours par l’infirmière, le matin. Très souvent, des drains chirurgicaux sont laissés en place lors de l’opération. Ce sont des petits tubes qui permettent de guider les saignements ou les sécrétions dues à l’opération vers l’extérieur du corps : c’est pour cela qu’on les appelle des « drains aspiratifs ». Ils sont placés dans le cou et laissés en place quelques jours. Ils permettent d’éviter la survenue d’un hématome ou d’infections. Ils sont retirés quelques jours après l’intervention.La présence de ce(s) drain(s) n’est pas douloureuse tout comme leur retrait, elle n’empêche pas non plus de se déplacer.

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Illustrations : David Sierra – Conception Graphique : Anaïs Idriss

Un humidificateur d’air

L’air entre désormais directement dans la trachée sans être filtré, humidifié ni réchauffé par le nez puisque la respiration ne se fait plus par là mais par le trachéostome. Or, l’atmosphère telle quelle est trop sèche et agresse les poumons : c’est pourquoi un humidificateur est présent en continu en période post-opératoire immédiate pour apporter un confort lors de la respiration.

Il permet d’humidifier l’air ambiant pour faciliter la respiration et diminuer les sécrétions bronchiques.

Le patient est installé en position semi-assise et l’humidificateur est placé de telle sorte que la vapeur d’air arrive sur le trachéostome.

humidificateur

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Illustrations : David Sierra – Conception Graphique : Anaïs Idriss

La sonde d’alimentation : la sonde naso-gastrique (SNG)

Elle est posée durant l’intervention afin de protéger les sutures pharyngées (qui referment la voie digestive) et permettre l’alimentation durant une quinzaine de jours. Elle passe par le nez et va jusque dans votre estomac.

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Illustrations : David Sierra – Conception Graphique : Anaïs Idriss

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Le patient de doit pas manger par la bouche tant qu’il porte la sonde naso-gastrique pour ne pas risquer d’abîmer les sutures.

L’alimentation per os (alimentation orale) est reprise dès que le chirurgien considère que les sutures internes sont cicatrisées et qu’il n’existe pas de trou entre l’œsophage qu’il a reconstitué et la trachée. L’existence d’un petit passage entre les deux (fistule) repousserait alors la reprise alimentaire car de l’eau ou des aliments risqueraient de passer dans la trachée.

Pour vérifier si le patient peut se réalimenter normalement, un test au bleu de méthylène est effectué environ 8 à 10 jours après l’opération, le plus souvent par l’orthophoniste du service. Il consiste simplement à faire boire au patient un peu d’eau mélangée à du liquide bleuté.

Si aucune fuite n’est observée lors de la déglutition du liquide, c’est le signe que la cicatrisation est terminée et que l’œsophage est bien étanche. La sonde pourra donc être retirée et le patient pourra commencer à se réalimenter progressivement par la bouche.

saviez-vous-bleu

Lorsque l’ORL donne le feu vert pour enlever la sonde d’alimentation au profit d’une réalimentation orale, les textures des aliments ne seront pas tout de suite identiques à celles d’avant l’opération : il faudra déjà passer par des consistances un peu pâteuses et mixées avant de retourner petit à petit vers des textures habituelles, du fait du changement de calibre de l’œsophage.

L’aspirateur à sécrétions

L’intervention engendre la production de nombreuses sécrétions bronchiques. Le patient est encombré par de nombreuses glaires ce qui est tout à fait normal. Cet encombrement permanent est gênant et provoque des quintes de toux fréquentes.

Il est donc nécessaire de les aspirer avec un aspirateur à sécrétions. Il s’agit d’un acte indolore qui dégage efficacement les voies respiratoires et qui apaise la respiration.

L’infirmière se chargera des aspirations trachéales autant que besoin lors de l’hospitalisation.

Par la suite, le patient peut se procurer ce type d’appareil chez lui. Il peut tout à fait apprendre à aspirer lui-même ses sécrétions lorsqu’il se sent trop encombré. Mais attention, passé un certain temps, il ne faut pas l’utiliser constamment. Cela risque d’entretenir la production de sécrétions. Il est préférable que le patient se désencombre régulièrement en toussant autant que besoin.

Aspirateur à sécrétion

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Illustrations : Jordan Tapin – Conception Graphique : Anaïs Idriss

 Ardoise magique, calepin et voix chuchotée

Durant les jours qui suivent l’opération, le patient aura à sa disposition une ardoise ou un petit carnet pour écrire lorsqu’il voudra communiquer avec l’équipe médicale ou avec ses proches.

En effet, en enlevant le larynx, le chirurgien a également enlevé les cordes vocales : désormais, le patient ne peut plus du tout produire de la voix.

Il peut toutefois utiliser l’air naturellement présent dans sa bouche et articuler de manière bien distincte : c’est la voix chuchotée.

Attention : la voix chuchotée doit être une solution provisoire. C’est une roue de secours en attendant l’apprentissage d’une nouvelle voix de remplacement par l’orthophoniste. Cette situation est provisoire : suite à l’hospitalisation, il faudra entreprendre une rééducation orthophonique qui permettra au patient d’apprendre une voix de remplacement.

N’hésitez pas à aller voir les voix de remplacement et le suivi orthophonique

A l’entourage et aux professionnels : il n’est pas nécessaire de crier lorsque l’on s’adresse à la personne laryngectomisée ! Elle n’est pas sourde !

En général, le patient quitte l’hôpital au bout de 2-3 semaines lorsqu’il a repris son alimentation par la bouche et lorsqu’il est capable d’effectuer ses soins. Dans d’autres cas et pour certaines raisons, le retour à domicile peut s’envisager avec le maintien de la sonde d’alimentation.

Pense-bête après l’intervention

Pour le patient et les proches : voici un petit pense-bête après l’intervention.

Pense bête aprèsi l'ntervention
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Les soins et l’éducation aux soins en période post-opératoire

Après l’opération, des médicaments contre la douleur post-opératoire sont bien sûr administrés. Sauf complications, le patient est très vite remis sur pied et capable de se déplacer.

Lors de l’hospitalisation, les soins locaux du trachéostome, de la canule et de l’implant phonatoire (s’il y en a un) sont réalisés quotidiennement par les infirmières dans un premier temps. Mais il sera de leur devoir d’apprendre au patient, et à son entourage s’il le désire, à réaliser soi-même les soins quotidiens afin d’être le plus autonome possible.

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Si vous êtes un patient ou un proche, veillez à ce que l’on vous ait suffisamment montré :

  • comment on nettoie une canule
  • comment on l’enlève et comment on la remet
  • comment on nettoie le trachéostome
  • comment on nettoie l’implant phonatoire
  • comment aspirer les sécrétions de la trachée

Ce sont des gestes que vous devrez réalisés quotidiennement car l’hygiène est primordiale pour assurer votre sécurité et prévenir les complications.

N’hésitez pas à poser des questions ou à demander que l’on vous remontre certains gestes si vous n’avez pas compris. Les professionnels de santé sont là pour ça.