Lary Lortho

Pendant l’opération

La laryngectomie totale se réalise sous anesthésie générale et dure généralement entre 5h et 8h. Il est possible que la durée de l’opération varie sans que son déroulement ne pose un problème particulier car elle dépend de nombreux facteurs. Il se peut en effet que le chirurgien réalise des gestes supplémentaires qui rallongent le temps de cette intervention, sans pour autant qu’elle soit plus risquée. L’opération est réalisée par un chirurgien ORL dans un bloc opératoire conforme à des normes très strictes de propreté et de sécurité.

Durant l’opération, le patient est allongé sur le dos. Le chirurgien réalise une incision en forme de U au niveau de son cou cou, qui va d’une oreille à l’autre. C’est par cette incision qu’il pourra travailler et enlever le larynx malade.

On commence généralement par enlever les ganglions situés dans la région du cou (curage ganglionnaire) car ils sont susceptibles de contenir des cellules cancéreuses (métastases). On enlève ensuite la totalité du larynx qui contient la tumeur.

Dans certains cas, une partie du pharynx est également enlevée s’il a été contaminé lui aussi par des cellules malades : on appellera alors l’opération une pharyngo-laryngectomie totale (PLT) ou une pharyngo-laryngectomie totale circulaire (PLTC) selon les régions anatomiques enlevées en plus du larynx. Lorsqu’une chirurgie de la sorte est pratiquée, la déglutition est souvent plus compliquée après et le patient est donc sujet à des troubles dysphagiques du fait de la diminution ou de l’absence du péristaltisme pharyngé (ondulations du pharynx qui permettent au bol alimentaire de descendre dans l’estomac). Les gros morceaux seront par exemple plus difficiles à faire passer et une adaptation des textures peut être envisagée selon les cas.

La laryngectomie totale va séparer la communication qui existait entre la trachée et l’œsophage : ils ne se rejoignent plus du tout après l’intervention, ce qui signifie qu’il n’y a plus le risque d’avaler de travers. Il n’y a plus qu’un seul chemin qui va de la bouche à l’estomac et la bouche n’a plus de contact avec les poumons.

Pour que l’air parvienne aux poumons, le chirurgien suture la trachée directement à la peau du cou : il y aura donc un trou au niveau du cou que l’on appelle le trachéostome. C’est par là que le patient respire ensuite définitivement. Les deux circuits « alimentation » et « respiration » deviennent définitivement indépendants.

Un petit tube sera installé à la fin de l’intervention dans la trachée désormais reliée à la peau de votre cou : c’est une canule. Elle empêchera la fermeture du trachéostome pour que le patient puisse respirer. Il devra la garder un certain temps pour calibrer le trachéostome et éviter qu’il ne se referme.

Selon les cas, un implant phonatoire peut être placé lors de l’opération entre la trachée et l’œsophage lors de l’intervention. La pose d’un implant de la sorte, qu’on appelle aussi  prothèse phonatoire, peut aussi être envisagée en seconde intention, à distance de la laryngectomie totale. L’implant permettra au patient de parler ensuite avec la voix trachéo-œsophagienne.

N’hésitez pas à aller voir l’implant phonatoire et la voix trachéo-oesophagienne

Enfin, une sonde d’alimentation est mise en place à la fin de la chirurgie : elle passe par le nez jusque dans l’estomac. C’est la sonde naso-gastrique. C’est elle qui alimentera le patient le temps de la cicatrisation, qui est d’environ une dizaine de jours.