Lary Lortho

Comment débuter

Premièrement

  • Demander au médecin de vous fournir le compte rendu opératoire. Il est indispensable de savoir quelle est précisément l’intervention qui a été réalisée pour orienter votre prise en charge : LT*, PLT*, PLTC*. Dans le cas d’une PLT ou PLTC  l’apprentissage de la VO* sera en effet souvent plus long et difficile et la VO rendue sera plus faible. Les troubles de la déglutition sont également présents (dysphagie) avec une difficulté à déglutir notamment les gros morceaux (pain, viande) en raison de l’absence du péristaltisme pharyngé dû à l’ablation d’une partie ou de la totalité du pharynx.

 

  • En diffusant les informations anatomo-physiologiques sur la laryngectomie totale (avant/après) et ses conséquences et en s’assurant de leur compréhension. Utilisez pour cela des schémas comme support visuel pour appuyer vos propos et les clarifier.

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  • En donnant les explications sur le fonctionnement et les mécanismes utilisés pour apprendre à acquérir la voix de remplacement visée :

– Voix oro-œsophagienne : injection d’air par la bouche qu’on va envoyer dans l’entrée de l’œsophage reconstruit par le chirurgien (néoglotte) et qu’on va faire ressortir (principe de l’éructation contrôlée).


– Voix trachéo-œsophagienne : déviation de l’air trachéal vers l’œsophage via l’implant pour faire vibrer la muqueuse pharyngo-œsophagienne en obturant le trachéostome.

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Et après ça

  • Pour la voix trachéo-oesophagienne : en débutant par l’activation de l’implant phonatoire en « titillant » la valve au moyen de la brosse, de la poire, et d’essais de sonorisation à nu sur un « é » ou « a » par exemple

N’hésitez pas à aller voir l’activation de l’implant phonatoire

 

  • Pour la voix oro-oesophagienne : en débutant par des essais d’injection/éructation tout en faisant prendre conscience au patient de l’existence et de la maîtrise de son souffle trachéal parasite :

– Si le patient est hypertonique : vous pouvez commencer par des essais d’éructation sur des voyelles.

– Si le patient est hypotonique : vous pouvez commencer par des essais d’éructation à l’aide de consonnes injectantes qui mobilisent plus de tension (pa, ta, ka …) et faciliteront donc la production de la voix.

Il est préférable de faire prendre conscience au patient de son souffle trachéal de manière concrète, quand il essaie de parler en voix oro-oesophagienne et de lui expliquer le mécanisme d’indépendance des souffles à ce moment. Travailler l’indépendance des souffles à chaque séance n’est d’aucune utilité.

t6

Si votre patient est porteur d’un implant, il est impératif de mener de front l’apprentissage de la voix oro-oesophagienne et trachéo-oesophagienne. En effet, en cas de complications, l’extraction provisoire ou définitive de l’implant peut être nécessaire : l’acquisition de la voix oro-oesophagienne est alors une vraie roue de secours pour permettre au patient de continuer à communiquer. Ainsi, la qualité de vie du patient sera préservée au maximum.

* Abréviations :

*VO : voix (oro-) oesophagienne
*LT
: laryngectomie totale
*PLT 
: pharyngo-laryngectomie totale
*PLTC : pharyngo-laryngectomie totale circulaire